Glyphosate : un outil en ligne pour en utiliser moins ou s'en passer
Une plateforme en ligne recense les pratiques mobilisées par les agriculteurs qui ont réduit ou supprimé l’usage du glyphosate en grandes cultures ou en polyculture-élevage.
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Un outil en ligne issu du projet Tagaïda (1) mené de 2021 à 2025 par l’Inrae est mis librement à la disposition des conseillers et agriculteurs pour aider à la conception de systèmes de grandes cultures ou polyculture-élevage sans glyphosate, adaptés aux objectifs du producteur. Ce dernier commence ainsi par établir son profil à travers quatre questions : recherche d’un rendement maximal ou d’une réduction des coûts ? Volonté de réduire le travail du sol ? Succession culturale fixe ou flexible ? Accès à un élevage de ruminants ? Ses réponses l’orientent ensuite vers un ou plusieurs des cinq « archétypes de logique d’action » identifiés dans le projet.
Ces archétypes correspondent à diverses stratégies d’arrêt ou de limitation de l’usage du glyphosate, allant de la « simple » substitution, par du désherbage mécanique notamment, à la reconception du système de culture avec évolution des rotations, travail sur les couverts, etc. Ils ont été établis à travers l’enquête réalisée auprès de trente-six agriculteurs s’étant partiellement (onze d’entre eux) ou totalement passés de la matière active et étant satisfaits de leur transition. Les profils sélectionnés étaient diversifiés (avec ou sans élevage, conventionnel ou bio, avec un gradient de travail du sol allant du labour jusqu’au semi-direct), a présenté le 24 octobre Mathilde Dionisi, de l’Inrae, lors de la restitution des résultats du projet.
Diffuser les pratiques
Ce projet doit donc permettre la diffusion de pratiques pour l’abandon du glyphosate qui fonctionnent chez les agriculteurs enquêtés. Il a toutefois perdu un peu « d’intérêt » avec la réhomologation de la substance active en 2023, pour dix ans, relevait Marie-Hélène Jeuffroy, de l’Inrae.
Pour construire son outil, l’institut de recherche a « disséqué » les choix agronomiques des agriculteurs interrogés, qu’elle a renommés « logiques d’actions élémentaires », ou LAE. Celles-ci, au nombre de douze, sont attribuées à un ou plusieurs archétypes de logique d’action. Chaque production utilise une combinaison de LAE, dont certaines liées à la culture, et d’autres plus générales qui s’appliquent à l’échelle de la rotation.
Plusieurs années de transition
Chez tous les agriculteurs ayant participé à l'enquête, la transition a duré plusieurs années avec « un long processus d’ajustement continu de leur logique d’action », souligne l’Inrae.
D’autres livrables ont également été publiés, dont un rapport détaillé du projet et des fiches techniques approfondies sur chacune des douze LAE identifiées auxquelles renvoie l’outil.
À titre d’exemple, un agriculteur qui souhaite contrôler les adventices sans labour ni herbicide, avec accès à un élevage de ruminants, sera d’abord orienté vers une forte couverture du sol, avec essais pour identifier les meilleures associations de couverts. Il sera aussi amené à réfléchir à adapter son couvert de prairie, et sa destruction via des pratiques culturales simplifiées.
(1) Trajectoires d’abandon du glyphosate par des agriculteurs innovants, pour leur déploiement en agriculture.
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